Hymnes homériques | Hymne 5 : À Aphrodite | Résumé
On janvier 16, 2022 by adminRésumé
Contrairement aux hymnes à Hermès et Apollon, « À Aphrodite » ne commence pas par un récit de la naissance de la déesse. Son arrivée sera traitée dans l’hymne 6. Au lieu de cela, l’orateur énumère les trois déesses qu’Aphrodite ne peut pas manipuler. La première d’entre elles est Athéna, la déesse de la sagesse, de la guerre, des mathématiques et des arts. La deuxième est Artémis, la déesse de la chasse. Et la troisième est Hestia, la déesse du foyer et de la vie domestique.
Comme Aphrodite est la déesse de l’amour, de la fertilité et de la beauté, aucun des dieux mâles de l’Olympe ne peut résister à ses ruses. Aphrodite aime faire en sorte que les dieux et les déesses tombent amoureux des mortels, et même Zeus devient la proie de ses ruses lorsqu’Aphrodite lui fait oublier sa femme, Héra. Zeus finit par se venger en faisant tomber Aphrodite amoureuse d’un beau berger troyen nommé Anchises (orthographié Ankhises dans certaines traductions). Aphrodite se rend à son autel à Paphos, où les trois Grâces la baignent, l’oignent d’huile parfumée et l’habillent magnifiquement. Puis Aphrodite part à la recherche d’Anchise. Sur son chemin, elle se divertit en amenant les bêtes qu’elle croise à s’accoupler avec d’autres espèces.
Quand Aphrodite trouve enfin Anchise, il est subjugué par sa beauté et les parures qu’elle porte. Reconnaissant en elle une déesse, il promet humblement de lui construire un sanctuaire et lui demande de lui porter chance. Aphrodite prétend qu’elle n’est pas une déesse, mais une princesse mortelle de Phrygie. Hermès l’a arrachée à son foyer pour épouser Anchise. Elle supplie Anchise de la présenter à sa famille, « indomptée et inexpérimentée » comme elle l’est, en promettant qu’elle sera considérée comme une épouse digne de lui. Anchise, ébloui, la prend immédiatement dans son lit, puis s’endort. Aphrodite reprend sa forme de déesse avant de le réveiller. Terrifié par sa magnificence, Anchise la supplie de ne pas le tuer. Aphrodite lui assure qu’il est désormais cher aux dieux et qu’il aura un fils, Énée (également orthographié Aineias), qui régnera sur Troie. Mais comme elle est immortelle, Aphrodite ne peut supporter l’idée d’emmener Anchise vivre à l’Olympe. « L’âge impitoyable et niveleur » le vaincra bientôt comme tous les mortels.
Aphrodite ajoute que, comme elle est elle-même tombée amoureuse d’un mortel pour la première fois, elle est déshonorée, et les autres dieux se moqueront d’elle à jamais. Elle a conçu un fils avec Anchise. Elle donnera le bébé à des nymphes qui s’occuperont de lui pendant sa petite enfance, et lorsque l’enfant aura quatre ans, Aphrodite l’amènera à son père. La déesse ajoute qu’elle ne tiendra sa promesse que si Anchise garde le secret de leur union. S’il en parle à qui que ce soit, il « redoutera la colère des dieux ».
Analyse
Cet hymne est inhabituel car il loue à la fois les pouvoirs d’Aphrodite et montre sa faiblesse. L’ouverture de cet hymne ne prodigue pas de louanges à la déesse. Le poète explique plutôt pourquoi Athéna, Artémis et Hestia sont à l’abri des ruses d’Aphrodite. Toutes trois ont des capacités qui semblent surpasser celles d’Aphrodite. Certes, elle peut susciter le désir sexuel chez les hommes et les animaux, mais Athéna peut apprendre aux gens à fabriquer des objets beaux et utiles, « en inspirant l’esprit de chacun », et elle joue un rôle crucial dans l’issue des batailles. Artémis, la déesse de la chasse, rend Aphrodite douce. Hestia, la déesse du foyer, siège à une place d’honneur sur le mont Olympe, et son serment de rester vierge l’imprègne d’une pureté qu’Aphrodite ne possède pas.
Le fait que ces trois déesses soient les seules capables de résister à Aphrodite suggère que les dieux qui ne peuvent lui résister sont plus faibles que leurs homologues féminins, ce qui rend les conquêtes d’Aphrodite moins impressionnantes. En outre, jusqu’à ce que Zeus commande le désir d’Aphrodite pour Anchise, la déesse n’a jamais eu de rapports sexuels avec un mortel. Elle parle de la grande disgrâce qu’elle subit de ce fait. D’un point de vue traditionnellement centré sur l’homme, son pouvoir est » féminin « , ne valant pas autant que les pouvoirs masculins de ses demi-sœurs.
Laisser un commentaire